Une foule immense autour de Fabre pour dénoncer le mensonge et l’arbitraire
Les militants et sympathisants de l’Alliance Nationale pour le
Changement (ANC) se sont retrouvés samedi dernier pour un grand meeting
à la plage de Lomé. La mobilisation a été grande et les militants
présents étaient visiblement déterminés et engagés dans la défense des
idéaux du changement au Togo. Tous les partis amis, membres du Front
Républicain pour l’Alternance et le Changement (FRAC) qui a défendu la
candidature du Jean-Pierre Fabre lors de la présidentielle du 04 mars
ont pris part à ce grand rassemblement.
Au cours de ce meeting, tous les leaders qui se sont succédé à la
tribune se sont réjouis de la création de l’ANC. Ils n’ont pas
également manqué de dénoncer le coup de force institutionnelle de
l’Assemblée nationale et de la Cour Constitutionnelle.
Le professeur Aimé Gogué de l’ADDI, le premier à prendre la parole,
a estimé qu’avec la création de l’ANC au Togo, toutes les chances sont
réunies pour que le RPT disparaisse. Mais pour que cela soit possible,
il a appelé chaque togolais à manifester personnellement pour le départ
de ce régime. Abi Tchessa du PSR, s’est pour sa part insurgé contre la
décision immorale de la Cour Constitutionnelle. Pour lui, le RPT et ses
acolytes ont pris tout dans le pays, ils ont pris l’âme de ce pays.
Mais, rassure-t-il, l’opposition regroupée au sein du FRAC va récupérer
l’âme, le destin et le pouvoir à travers sa lutte.
Sanvie Clifford de Sursaut-Togo, le mouvement de Kofi Yamgnane a de
son côté fustigé le comportement antipatriotique de Gilchrist Olympio.
« l’UFC est devenue l’ombre d’elle-même, oublions-le et remercions
Gilchrist Olympio », a-t-il dit avant de démentir les allégations de
rupture de Kofi Yamgnane avec le FRAC.
Plusieurs interventions ont été également enregistrées dans les
rangs de l’ANC. On citera entre autres, celle du député de Tchaoudjo,
Ouro-Akpo Tchagnao qui était la grande attraction de ce meeting. Il a
été accueilli par une clameur indescriptible avant de monter sur le
podium. Pour rappel, l’homme a voulu en découdre avec le Président de
l’Assemblée nationale Abass Bonfoh. Isabelle Améganvi, l’autre exclue
de l’Assemblée par décision de la Cour Constitutionnelle ainsi que le
premier vice-président de l’ANC, Patrick Lawson ont également régalé
l’assistance. Le dernier a présenté au public, le logo du nouveau
parti, l’ANC. Il a aussi demandé que les députés dans la tourmente
trouvent soutien auprès de la population.
Jean-Pierre Fabre qui a clôturé le meeting a dénoncé le comportement
des juges de la Cour Constitutionnelle qui depuis 1998 ne cessent de
fouler aux pieds les lois du pays. Il a, à cet effet, demandé la
dissolution de cette Cour. Il a également annoncé la reprise des
marches hebdomadaires du FRAC pour protester contre l’arbitraire qui
règne dans le pays. « Ce qui dérange notre pays, c’est le fait que les
droits soient bafoués par ceux qui nous gouvernent. La Cour
Constitutionnelle doit être dissoute. Le RPT compte seulement sur les
militaires. Je vous convie à être éveillés et à nous soutenir, car le
pouvoir c’est vous le peuple », a-t-il conclu.
Olivier GLAKPE
Réactions des responsables politiques lors du meeting
Gogué Tchaboré (pdt ADDI)
« Je suis venu aujourd’hui pour vous dire que ADDI est avec
l’ANC. Nous avons attendu longtemps la création de l’ANC pour faire
revivre le FRAC. Avec votre sortie massive de ce matin, vous venez de
montrer que le peuple togolais est le leader historique de l’opposition
et non une personne quelconque. Tout le monde pensait qu’avec la
défection de certains parmi nous, l’opposition était finie. Mais, je
voudrais vous dire que le peuple ne finit jamais et il ira au bout de
son objectif. En Afrique du Sud, l’Apartheid avait les richesses, les
armes mais l’ANC l’a fait disparaître. Nous avons également l’ANC et le
FRAC au Togo. Je suis convaincu que le RPT aussi va disparaître. Cela
suppose que nous les Togolais individuellement, nous soyons mobilisés
et fermes pour atteindre ce but. Nous comptons sur vous et sur l’ANC
pour que le FRAC vive et continue la lutte ».
Me Abi Tchessa, (SG PSR)
« Nous pouvons nous réjouir parce que nous nous sommes retrouvés
après une pause. Nous allons danser comme réponse aux souffrances que
le régime RPT et ses acolytes veulent infliger au peuple. Dans notre
danse, nous allons aussi exprimer notre désir de prendre en main notre
destin. La Cour Constitutionnelle, l’Assemblée Nationale c’est le
peuple, le pouvoir c’est le peuple. Ces gens ne comprennent absolument
rien. Nous étions ici pour dénoncer le hold-up électoral.
Cette dénonciation est toujours d’actualité sauf que nous allons
lui ajouter celle du hold-up institutionnel. Le RPT et ses acolytes ont
confisqué tout dans le pays. Nous allons les récupérer à travers notre
lutte. Sachez que sur le chemin de notre lutte, il y aura des
obstacles, des embûches mais nous arriverons à bon port. Nous allons
chasser ces gens et substituer le pouvoir du peuple à celui du mal
instauré dans le pays. Ce qui se passe au Togo est incompréhensible.
Les Togolais sont tous les jours rackettés et leurs droits sont
systématiquement piétinés et violés. Leurs institutions sont
confisquées. Ce que j’appelle « gangstérisme politique ».
Je remercie mes frères et sœurs qui ont créé l’ANC pour que la
lutte recontinue avec un nouvel élan. La naissance de l’ANC est le
point de départ d’une nouvelle lutte qui va libérer le peuple togolais.
Les dirigeants du Togo n’ont que faire de la misère du peuple. Ils
veulent imposer leur diktat à ce pays mais je leur dis qu’ils sont
venus dans un monde en retard. Plus jamais, nous n’allons plus nous
laisser faire. Depuis le 04 mars 2010 jusqu’à maintenant, tout ce que
nos dirigeants ont su faire est d’infliger des souffrances au peuple.
L’absurde a été atteint lorsqu’ils ont chassé des députés de
l’Assemblée Nationale. Tout ce qu’ils disent pour couvrir cette affaire
ignoble n’est que de la bouillabaisse. Avec l’ANC, le FRAC et leurs
partenaires, nous sommes debout pour reprendre la lutte ».
Isabelle Améganvi (2e vice-présidente ANC)
« Je vous remercie pour tous vos messages de soutien que vous
nous avez adressé après que la Cour Constitutionnelle nous a chassés de
l’Assemblée Nationale. Cela m’a fait dire que si nous devons être
chassés pour que les Togolais nous affichent de plus leur amitié, alors
qu’on nous chasse vite. Nous devons rester fermes pour faire face à la
lutte et je suis sûre que nous aurons une issue. Ce qui s’est passé la
fois dernière à l’Assemblée était quelque chose d’anormal. C’est encore
le Togo qui a initié la chasse des députés à l’Assemblée au gré de la
volonté d’une seule personne qui est le président de l’hémicycle. Avant
qu’il ne réussisse sa sale besogne, il s’est appuyé sur son nouvel ami
Gilchrist Olympio.
Comme Gilchrist est décidé à nous nuire, nous sommes aussi
maintenant debout pour lui opposer notre force. Qu’il veuille ou pas,
il nous trouvera toujours sur son chemin. Il a oublié qu’il y a vingt
(20) ans nous Isabelle Améganvi, Jean-Pierre Fabre et Patrick Lawson
avions fait face aux balles et aux tribulations au moment où il est à
l’aise en Europe. Il a oublié que Marc Atidépé et autres sont morts
pour sa cause. Nous, nous n’allons pas oublier ces temps. S’il s’est
trouvé le luxe pour s’acoquiner à Abass Bonfoh pour causer des
cauchemars aux Togolais, nous aussi nous allons lui en faire de même.
Nous sommes aujourd’hui sur le qui-vive pour faire face et ses
manœuvres les déjouer ».
Patrick Lawson (1er vice-pdt ANC)
« Nous avons le devoir de vous faire connaître l’ANC. Le
dimanche 10 octobre 2010 à dix 10 heures, des Togolaises et Togolais
issus de divers horizons et de catégories et couches sociales résidant
au Togo tout comme ceux de la diaspora y compris ceux et celles
contraints à l’exil politique ont porté sur les fonds baptismaux un
nouveau parti, l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC). « A »
comme « Alliance » : un engagement fort et déterminé à œuvrer de
concert avec toutes les forces en lutte contre la dictature. « N »
comme « Nationale » : un parti qui ambitionne d’animer la vie politique
et de rayonner sur toute l’étendue du territoire. « C » comme
« Changement » : un objectif politique cardinal intégrant l’alternance
démocratique comme gage d’instauration de l’Etat de droit et de la
bonne gouvernance au Togo.
L’emblème de l’ANC est constitué de deux mains ouvertes portant
aux poignets une chaîne brisée par la flamme libératrice d’une bougie.
Les mains libérées, débarrassées de tous entraves et aliénations,
s’ouvrent vers toutes les personnes de bonne volonté pour bâtir un Togo
libre, uni et prospère. Les chaînes brisées illustrent la victoire des
pères de l’indépendance, fondateurs de la nation togolaise. Elles
symbolisent aujourd’hui la victoire sur la tyrannie et son cortège de
misère, de pauvreté, de brutalité et de détresse. La bougie allumée
symbolise la dimension spirituelle de la lutte, de la prière au
quotidien du peuple togolais tout entier pour sa libération. Elle est
vie, énergie et lumière et exprime la vigilance, la détermination et la
foi en l’avenir. La couleur de l’ANC est l’orange hollandaise.
C’est la couleur du soleil dans un soleil qui illustre le disque
solaire. La couleur orange représente le feu purificateur, symbole de
libération. Elle exprime la créativité, le dynamisme et la
détermination. En Afrique du Sud, Mandela n’a pas laissé la lutte pour
aller quémander le poste ministériel, d’ambassadeur. Il s’est plutôt
mis à la disposition du peuple pour la victoire finale. C’est ce que
nous allons faire également au Togo ».
Jean-Pierre Fabre (président ANC)
« Je vous salue tous pour votre bravoure et détermination.
N’importe quelle situation dans laquelle nous nous trouvons, vous nous
soutenez. Je remercie également mes frères journalistes, qui ont pris
sur eux d’expliquer ce qui se passe à la population. Je les salue pour
cette lourde et noble mission qu’ils font. Je salue également tous mes
frères du FRAC et je les convie à redoubler d’effort pour la poursuite
de la lutte. Je salue mes collègues députés de l’ANC qui sont restés
intransigeants sur leur position malgré les menaces venues de part et
d’autre. Parmi nous, il y a deux qui sont gravement malades. Ils
souffrent d’un Accident Vasculaire Cérébral (AVC). Ils ont besoin de se
reposer mais Gilchrist Olympio envoie vers eux ses hommes de main pour
leur faire du chantage. Qu’il est cynique ! Tout ce qui se passe, je
pense que c’est Dieu qui est en train de nous révéler quelque chose. Il
nous expose nos ennemis.
Depuis que nous avons commencé la lutte, la Cour
Constitutionnelle ne commet que des gaffes. Je trouve que si cette Cour
continue ses manœuvres, c’est parce que nous avions longtemps été
indulgents. De 1998 à 2010 en passant par 2003 et 2005, la Cour
Constitutionnelle a été une machine au service du RPT pour les hold-up
électoraux. Tous ceux qui siègent dans cette Cour nous font voir de
toutes les couleurs, il est temps que nous leur disons qu’ils sont des
délinquants en col blanc. Abass Bonfoh ne peut pas, de son propre gré,
décider du sort des députés ANC. Ce sont les tenants du régime RPT qui
le commanditent. Il y avait eu également un fait bizarre dans cette
histoire.
Parmi les noms des neuf députés chassés, Abass Bonfoh a envoyé,
à la place de Lawson Georges Latévi Gabin, le nom de Lawson Adjé Latévi
Blaise. Or, ce dernier n’est pas un député. C’est au vu de tout ceci
que je dis que nous ne devons plus accepter que la Cour
Constitutionnelle nous trimballe comme elle veut. Au cours de ma
campagne électorale, j’avais seulement deux messages : l’instauration
de l’Etat de droit et le redressement de l’économie nationale. Nous
devons nous atteler à ces deux principes pour que le Togo ne soit plus
le mauvais élève de la classe. Nous avons en suspense l’affaire
ReDéMaRe et pire encore ce qui arrive aux commerçants du marché
d’Adawlato. Cette fois-ci, nous devons nous lever contre la violation
des Droits. Pour ce faire, nous allons, à compter de samedi prochain,
renouer avec nos marches de protestation de Bè Kondjindi à la plage.
Nous marcherons jusqu’à ce que le droit soit dit ».
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